Le "sexto" au tribunal : la Justice française se met à la page

La mission de la Commission générale de terminologie et de néologie est de favoriser l'utilisation de la langue française, notamment dans les domaines économique, juridique, scientifique et technique. Phil Campbell

 

"Sexto", "textopornographie", "pédopiégeage" ou encore "vidéoagression" ont été désignés par la Commission générale de terminologie et de néologie comme étant les nouveaux termes officiels pouvant être utilisés par l'administration et donc par la Justice française.

La Commission générale de terminologie et de néologie vient de publier au Journal Officiel une nouvelle série de termes pouvant être désormais employés par l’administration française, et plus particulièrement par la Justice.

Sexto

Parmi eux, les mots "sexto" ou "textopornographie" sont les nouveaux équivalents officiels aux termes anglophones jusque-là utilisés officieusement (sex message ou sex text) pour désigner un "message multimédia ou minimessage à caractère sexuel".

Cette pratique émergente aux Etats-Unis concerne généralement les adolescents et est assimilée à de la "pédopornographie". "Sexto" devient également l’équivalent du "sexting", désignant en anglais la "pratique consistant à envoyer des sextos".

Pédopiégeage et vidéoagression

La Commission a également officialisé le terme "pédopiégeage" pour désigner la pratique de "circonvenir à un enfant à des fins sexuelles, notamment par voie électronique" de la part d’un adulte. Plus simplement, il s’agit pour lui d’abuser de la naïveté des enfants ou des adolescents en prenant contact avec eux sur des sites qui leur sont généralement dédiés.

Oubliez également le terme "happy slapping" pour désigner la diffusion sur le web d’une agression filmée par un complice. Il faudra désormais employer le terme de "vidéoagression".

 

Les podcasts d'Archimag
La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.