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Les veilleurs et les documentalistes face au télétravail

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    58 % des veilleurs et des documentalistes en télétravail s’estiment plus productifs qu’en présentiel, quand 35 % pensent l’être autant. (Freepik/lookstudio)
  • Deux ans après le premier confinement destiné à lutter contre la pandémie de Covid-19, comment la “vie d’après” des documentalistes et des veilleurs s’esquisse-t-elle ? Pratiquez-vous davantage le télétravail ? Dans quelles conditions ? Accédez-vous facilement à vos données et logiciels ? Cela produit-il des changements dans vos missions ? Votre place dans l’organisation reste-t-elle la même ? Comment le travail collaboratif s’en ressent-il ? Ces évolutions vous conviennent-elles ? Archimag vous livre les résultats de son enquête. 

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    Sommaire du dossier sur le télétravail des veilleurs et des documentalistes :


      veille-documentation-teletravail-illustrationDepuis deux ans, le télétravail s’est installé dans le quotidien de milliers de professionnels en même temps que les protocoles liés à la crise sanitaire du Covid-19.

      Veille et télétravail

      L’enquête “Les documentalistes et les veilleurs face au télétravail”, menée en février 2022 par Archimag, révèle que ces professionnels n’ont pas échappé à ce bouleversement. Une mutation de leurs conditions de travail qu’ils semblent majoritairement apprécier sans renoncer à leur implication ni à leur productivité.

      La France comptait seulement 3 % de télétravailleurs réguliers et 4 % de télétravailleurs occasionnels avant 2020. Une pandémie mondiale, 3 confinements et des mois de protocole sanitaire plus tard, une enquête de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares) révélait en juin 2021 que 26 % des actifs français avaient télétravaillé régulièrement (au moins un jour par semaine) au cours du mois précédent. 

      > Lire aussi : Télétravail et communication informelle : le défi des veilleurs et des documentalistes

      Transformer une crise (sanitaire) en opportunité

      Les veilleurs et les documentalistes n’ont pas échappé à cette révolution des conditions de travail. Rappelez-vous : l’enquête réalisée par Archimag au printemps 2020 (Comment les documentalistes et les veilleurs ont-ils (télé)travaillé durant le confinement ?) révélait que 52 % des documentalistes et 27 % des veilleurs avaient découvert le télétravail lors du premier confinement. “95 % des documentalistes et des veilleurs souhaitent poursuivre le télétravail, si possible en moyenne 2 jours par semaine", pouvait-on lire dans notre article.

      Beaucoup d’entre eux ont été entendus : l’enquête "Les documentalistes et les veilleurs face au télétravail" (Enquête en ligne lancée du 10 février au 3 mars 2022, 501 répondants), menée le mois dernier par Archimag, révèle que seuls 27 % des professionnels de la documentation et de la veille travaillent aujourd’hui exclusivement dans les locaux de leur organisation et que 73 % télétravaillent au moins une fois chaque semaine.

      Dans le détail, 22 % des répondants bénéficient d’un seul jour de télétravail par semaine, 33 % de deux jours, 9 % de trois jours et 3 % de quatre jours. 6 % des participants à notre enquête télétravaillent à 100 %.

      teletravail-veille-jour-semaineComme on pouvait s’y attendre, la crise sanitaire a effectivement rebattu les cartes des conditions de travail des professionnels de l’information : notre enquête révèle que seuls 6 % des veilleurs et des documentalistes aujourd’hui télétravailleurs bénéficiaient déjà du télétravail avant la pandémie de Covid-19.

      38 % déclarent que le télétravail était déjà en place, mais que la crise sanitaire a accentué ce mouvement. Et plus d’un télétravailleur sur deux (54 %) ne bénéficiait pas du tout du télétravail avant 2020 : c’est bien la crise sanitaire qui a déclenché ce mouvement.

      Finalement, la plupart des professionnels de la veille et de la documentation ont réussi à s’adapter aux contraintes de la crise sanitaire, les transformant même en opportunité : avec le recul, 56 % des télétravailleurs se déclarent pleinement satisfaits de leur organisation actuelle (télétravail et présentiel). Un quart sont mécontents (24 %) car ils souhaiteraient davantage de télétravail et 13 % regrettent le manque de souplesse de leur organisation entre travail à distance et présentiel. Seuls 7 % des télétravailleurs réclament plus de présence dans les locaux de leur entreprise. 

      > Lire aussi : Quel avenir pour les veilleurs ?

      Les inconvénients du télétravail

      Il faut reconnaître que nous ne sommes pas tous égaux face au télétravail. L’apprécier n’empêche pas ses adeptes d’y voir quelques inconvénients, notamment lorsqu’on est éloigné de ses collaborateurs. 47 % des télétravailleurs reconnaissent en effet que la collaboration en équipe est moins facile à distance. Plus d’un télétravailleur sur quatre avoue se sentir parfois isolé, loin de ses collègues qui lui manquent.

      Certains veilleurs et documentalistes en télétravail pointent également du doigt des considérations matérielles et pécuniaires : 24 % indiquent en effet que leurs factures d’électricité et de chauffage ont fortement augmenté et 16 % que leur domicile n’est pas adapté au travail. Mais il faut noter que 30 % des télétravailleurs ne trouvent aucun inconvénient au travail à domicile, malgré les huit propositions listées !

      > Lire aussi : Veilleur : un métier stratégique encore rare et peu reconnu

      Les avantages du télétravail

      Les avantages du télétravail sont en effet nombreux : en premier lieu car le travail à domicile, comme son nom l’indique, permet d’économiser le temps jusque là consacré au transport. Pour 85 % des télétravailleurs, il s’agit même de l’un des principaux avantages du télétravail.

      Près d’un télétravailleur sur deux apprécie également la concentration gagnée dans la réalisation de leurs missions (49 %), ainsi que la souplesse dans leur organisation (47 %) que ces conditions de travail permettent. De nombreux professionnels indiquent également apprécier un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle (34 %) et avoir gagné en sérénité en travaillant seul (22 %). 

      Équipement et sécurité

      Rappelez-vous : au printemps 2020, au bout de quelques jours de confinement, tout au plus, 81 % des documentalistes et des veilleurs avaient pu bénéficier d'un accès direct aux espaces de travail numériques de leur organisation. D’autres avaient dû s’organiser dans l’urgence pour accéder depuis chez eux aux données et aux outils nécessaires à l’accomplissement de leurs missions, ce parfois au prix d’une organisation compliquée (récupération de dossiers sur le lieu de travail, de fichiers sur clé USB, etc.).

      Deux ans et des mois de télétravail plus tard, qu’en est-il ? Notre enquête révèle que 83 % des télétravailleurs ont aujourd’hui accès, depuis chez eux, à toutes les données et 65 % à tous les outils ou logiciels nécessaires à leurs missions.

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      Côté matériel, il semblerait que les entreprises se soient également adaptées pour permettre à leurs veilleurs et à leurs documentalistes de poursuivre leurs tâches à domicile : 77 % des télétravailleurs bénéficient du matériel informatique et 23 % du matériel téléphonique fournis par leur organisation. 17 % des répondants reconnaissent jongler entre un peu de matériel personnel et un peu de matériel professionnel.

      D’un point de vue de la sécurité, les employeurs semblent légèrement moins exemplaires (et un peu trop confiants) : certes, 84 % des veilleurs et des documentalistes en télétravail bénéficient d’un équipement permettant de sécuriser leurs données (VPN, clé de chiffrement, etc.), mais 41 % des télétravailleurs déclarent n’avoir bénéficié d’aucune sensibilisation ou formation à la cybersécurité et à la protection des données, que ce soit en télétravail ou en mobilité. 

      > Lire aussi : Les professionnels de la veille face à Google : le piège cognitif ?

      Plus de (télé)travail et de productivité

      Pour finir, la courbe de satisfaction des télétravailleurs semble suivre de près celle de leur implication et de leur efficacité. Car télétravail ne rime pas avec désinvestissement, loin de là !

      Certes, 41% des documentalistes et des veilleurs ayant répondu à notre enquête n’ont pas noté d’évolution dans leurs missions. Si de nombreux professionnels apprécient de disposer de plus de temps pour gérer leurs projets (20 %) et pour s’informer (15 %), ils sont tout aussi nombreux à indiquer bénéficier de moins de temps disponible en raison d’une augmentation de leur charge de travail (20 %).

      Parallèlement, si 5 % des télétravailleurs ayant répondu à notre enquête (anonymement) reconnaissent travailler moins d’heures qu’en présentiel, 44 % affirment travailler autant qu’au bureau et 51 % réaliser plus d’heures de travail que dans les locaux de leur organisation.

      Autre effet bénéfique, encore plus notable, pour leurs employeurs et managers : 58 % des veilleurs et des documentalistes en télétravail s’estiment plus productifs qu’en présentiel, quand 35 % pensent l’être autant.

      > Lire aussi : 6 conseils efficaces pour valoriser son service de veille

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      Seuls 8 % des répondants remarquent une baisse de leur productivité quand ils ne sont pas au bureau.

      Le gagnant-gagnant n’est pas loin !

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      Deux ans après le premier confinement destiné à lutter contre la pandémie de Covid-19, comment la « vie d’après » des documentalistes et des veilleurs s’esquisse-t-elle ? Télétravaillez-vous davantage ? Dans quelles conditions ? Accédez-vous facilement à vos données et logiciels ? Cela produit-il des changements dans vos missions ? Votre place dans l’organisation reste-telle la même ? Comment le travail collaboratif s’en ressent-il ? Ces évolutions vous conviennent-elles ? Archimag vous livre les résultats de son enquête. Ils sont commentés par différentes personnalités ou observateurs reconnus. Des professionnels témoignent de leur nouveau quotidien.
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      Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
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