vu à la télé

 

L’Ina met à disposition des internautes sa très riche banque de contenus audiovisuels numérisés. Servie par une ergonomie intuitive, l’initiative Archives pour tous a rencontré un succès considérable.

 Les Français peuvent désormais se replonger dans leur mémoire audiovisuelle. L'Inai (Institut national de l'audiovisuel) propose au grand public de consulter et d'acquérir, via internet">i, 100 000 émissions de radio et de télévision, soit environ 10 000 heures d'archivesi. Et ce n'est qu'un début ! Cette offre est en effet en cours d'enrichissement au fur et à mesure de la numérisation du patrimoinei national. Emissions de variété, rencontres sportives, journaux télévisés, débats politiques, feuilletons peuvent être visionnés gratuitement et achetés à un prix raisonnable.
Jusqu'ici, consulter les archives à l'Ina était réservé aux chercheurs et aux professionnels et le coût était très élevé. Le succès des émissions construites autour des archives de la télévision et les multiples rediffusions de bêtisiers sont autant d'indices que la télévision constitue un monde commun et une mémoire partagée pour nombre de nos compatriotes. L'offre de l'Ina vient donc combler une demande que la numérisation et le haut débiti peuvent désormais satisfaire. Le succès rencontré par cette initiative a été considérable : en raison de l'affluence, il était impossible de se connecter dans les jours qui ont suivi son lancement. Après augmentation de la bande passante, la consultation est désormais aisée.
 
classementi

L'internaute peut consulter gratuitement, et sans limites, des extraits issus du vaste éventail proposé par l'Ina grâce à une interfacei particulièrement fonctionnelle. Il est ainsi possible d'y accéder via un classement thématique (art et culture, histoire, politique, sport…), une nomenclature de personnalités (Isabelle Adjani, Brigitte Bardot, Salvador Dali, Pierre Mendès France…) ou un découpage par décennies. Un moteur de recherchei à entrées multiples (nom, genre, chaînes, date de diffusion) complète le mode d'accès aux collections.
Le résultat de la requête est accompagné d'une description de la séquence parfois extrêmement précise. L'internaute peut également créer un espace personnel lui permettant de retrouver, classer, commenter et partager ses sélections. Une zonei mémoire, placée en haut de l'interface, permet de visualiser le parcours effectué lors d'une session et de revenir à tout moment sur l'extrait sélectionné. Ces nombreuses fonctions sont compatibles avec de nombreux navigateurs tels que Firefox, Internet Explorer ou Safari mais incompatibles avec Opera. Le visionnage nécessite l'installation du lecteur Quicktime et se révèle très fluide et d'une qualité remarquable.
 

La page d’accueil des archives Ina est mise à jour quotidiennement et permet de retrouver Yves Mourousi dans l’édition du Journal Télévisé du 11 mai 1981.

 
paiement

Si la consultation d'émissions est gratuite, leur acquisition à des fins de location (48 heures) ou de conservationi sur le disque dur est payante. Les prix varient selon le type d'émission, leur durée et le choix de l'internaute de louer ou acheter un programme. En mode location, le prix varie de 1 à 3 € alors que l'achat coûte de 1 à 12 €. En règle générale, les documents d'actualité sont les moins chers alors que les rencontres sportives et le cinéma sont plus dispendieux. Une fois les archives importées sur le disque dur de l'internaute, celui-ci peut les graver sur un DVD et les lire une platine de salon compatible Divx ou les exporter vers un lecteur MP3 compatible Divx.
Deux formules de paiement sont proposées. La première, dite " à l'acte ", permet d'effectuer une transaction sécurisée et de payer par la solution Internet Plus ou par carte bancaire. La seconde, une formule pré-payée, offre à l'internaute la possibilité d'acheter un forfait assorti de tarifs avantageux et de consommer un certain crédit d'archives. Il existe trois formules de pré-paiement à 10 €, 20 € avec 2 € gratuits et 30 € avec 5 € gratuits.
 
 droits d'auteur

L'Ina a conclu, le 16 juin 2005, deux accords visant l'édition de contenus sur des réseaux numériques. Ils concernent les auteurs ayant fait apport de leurs droits à une société d'auteurs (Sacem, SACD, Scam…) et les artistes-interprètes engagés dans des émissions de télévision. D'autres négociations sont engagées avec des catégories d'ayants droit tels que les musiciens en formation à la télévision, les artistes-interprètes en radio et les réalisateurs salariés.
Afin de sécuriser ses archives, l'Institut National de l'Audiovisuel a eu recours à deux systèmes de protection. Le premier repose sur le watermark qui est appliqué à l'ensemble des vidéos : chaque image est tatouée et contient des informations non visibles permettant d'authentifier son origine. Le second fait appel au DRMi (Digital Right Management) qui assure la gestion des droits électroniques en protégeant les droits d'auteur de chaque contenu numérique diffusé en ligne.
 
enrichissement

Les archives proposées par l'Ina font l'objet d'un constant enrichissement. Chaque mois, 400 heures de nouveaux programmes sont versées à l'offre existante. Ainsi, d'ici la fin de l'année 2006, des émissions qu'il est convenu d'appeler " mythiques " feront leur apparition : Alain Decaux raconte (82 émissions), Des trains pas comme les autres (28 émissions), L'Heure de vérité (280 émissions)… Dès le mois d'octobre, d'autres archives viendront embellir le site : Au théâtre ce soir, Intervilles, Têtes de bois et tendres années, Le Divan… Sans oublier la radio avec Le Masque et la plume et la Rue des entrepreneurs.
Jusque récemment, une idée originale de cadeau d'anniversaire consistait à offrir le journal papier du jour de la naissance d'un proche. Aujourd'hui, l'Ina propose de visionner le journal de cette date de naissance - pour les plus jeunes ! - et d'écouter le journal radio pour les plus âgés…
 
la première banque d'archives numérisées en Europe

 
L'Ina collecte, sauvegarde, restaure, numérise et communique les archives de la radio et de la télévision françaises soit plus de 70 ans de programmes radio et 60 ans de télévision, ce qui représente plus de 2,5 millions d'heures conservées… sans compter le million de documents photographiques. Son cœur de métier porte sur les chaînes publiques hertziennes de radio et de télévision depuis 1945 et, au titre du dépôt légal, les programmes provenant de l'ensemble des diffuseurs nationaux hertziens de radio et de télévision depuis 1995. Depuis 2002, l'Institut traite également les chaînes du câble et du satellite.
Chaque année, l'Ina collecte ainsi près de 300 000 heures de programmes et procède à une captation numérique des images et des sons. Ce processus de numérisation permet de collecter des fonds de plus en plus importants et de sauvegarder les programmes menacés de disparition par la dégradation des anciens supports magnétiques. En 1999, l'Ina a lancé un vaste plan de sauvegarde et de numérisation qui a déjà permis de numériser 250 000 heures d'émissions de radio et de télévision. D'ici 2015, l'ensemble des fonds en danger (835 000 heures) sera traité. Le coût élevé de cette dématérialisation (200 millions € sur 15 ans) fait de la France le seul pays du monde à avoir sauvegardé sa mémoire audiovisuelle.
 
 

Les podcasts d'Archimag
Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.