Roumanie : inauguration à Pecica d’un musée numérique sans collection

Le nouveau musée entièrement numérique de Pecica, en Roumanie. © Bogdan Iorgovan

 

Conçu par l’architecte roumain Claudiu Ionescu, ce musée d’un genre nouveau, entièrement numérique, ne dispose d’aucune collection d’œuvres physiques, mais d’écrans permettant aux visiteurs d’explorer les trésors des musées du monde entier.

Achevé en seulement cinq mois pour un budget n’excédant pas les 120 000 euros, le nouveau musée de la ville de Pecica, sur le plateau Aradului, à l’ouest de la Roumanie a de quoi surprendre.

Un musée sans collection

Vous n’y trouverez aucune œuvre physique, aucun tableau ou pièce de collection autre qu’un ancestral four à pain, témoin de la tradition locale séculaire.

Ses murs sont en revanche recouverts d’écrans tactiles et d’autres outils de projection 3D sur lesquels les visiteurs pourront bientôt explorer de façon virtuelle les collections des musées du monde entier.

"Les visiteurs peuvent s’attendre à voir ce qu’ils choisiront de voir. C’est un musée numérique qui se traduit par une pléthore de contenus pouvant être affichés, explique l’architecte roumain Claudiu Ionescu, le concepteur du musée, sur le site Gizmag ; mon idée est que dans 125 mètres carrés, vous pouvez afficher des milliers de mètres carrés de musées du monde. Vous pourrez visiter un musée du monde en utilisant la technologie 3D. Les écrans tactiles de 45 pouces seront aussi une façon impressionnante d’échanger des idées".

60 vélos reliés aux écrans

Autre surprise, 60 vélos de montagne ont été installés et jumelés avec les écrans, permettant aux visiteurs d’explorer les pistes cyclables de la région. 

L’architecture du musée constitue quant à elle une véritable œuvre remarquable : non polluant et doté d’un toît végétal, il offre aux visiteur un panorama à 360° sur la campagne environnante tandis que son ombre marque l’heure exacte sur la chaussée.

D’ailleurs, si sa structure s’inspire de la sculpture Le Sceau, de Brancusi, elle rappelle également celle d’un cadran solaire. Sa forme inclinée permet également de recycler l’eau de pluie, mais aussi de résister aux tremblements de terre fréquents de la région.

 

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Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.