L'application "e-diplomacy" scrute l'activité numérique des chefs d'Etat, des diplomates, des journalistes... et des groupes terroristes.
L'Agence France Presse continue d'investir les espaces numériques avec le lancement de "e-diplomacy", une application web interactive destinée à mesurer et à visualiser l'influence des principaux acteurs diplomatiques internationaux sur Twitter. Ce nouvel outil, gratuit et ouvert à tous les internautes, permet de suivre 4 200 comptes appartenant à des chefs d'Etat, des ministres, des diplomates, des ONG, des chercheurs, des journalistes et même des groupes terroristes. Ce corpus de veille a été constitué grâce aux 1 500 journalistes de l'AFP qui ont méthodiquement recensé les acteurs diplomatiques étatiques et non-étatiques les plus en vue dans 120 pays.
La sélection de ces comptes Twitter repose sur une série de critères d'influence tels que le nombre d'abonnés, le nombre de ReTweet et la notoriété du propriétaire du compte. Des outils d'exploitation (frise chronologique, sélection d'acteurs et de pays, cartographie...) permettent de mieux visualiser la diplomatie telle qu'elle se joue sur Twitter.
"Les Etats commencent à prendre au sérieux la diplomatie numérique"
Selon Marlowe Hood, responsable éditorial des blogs anglophones de l'AFP, "les révolutions arabes ont mis en lumière le rôle important joué par les réseaux sociaux et les Etats commencent à prendre au sérieux la diplomatie numérique". En France, le ministère des Affaires étrangères a densifié sa présence numérique via plusieurs comptes Twitter (en français, anglais et arabe), Facebook, Flickr, Youtube, Google+, etc. Quant aux Etats-Unis, pas moins de 150 personnes travaillent au sein du Département d'Etat à la stratégie numérique de la diplomatie nord-américaine. Le Quai d'Orsay et le State Department figurent d'ailleurs parmi les premiers béta-testeurs de e-diplomacy. Leurs retours, très élogieux, ont conforté l'AFP dans l'idée de développer le projet.
"e-diplomacy est au croisement des expériences numériques de l'AFP" souligne Emmanuel Hoog, P-D.G de l'Agence France Presse. "Après avoir analysé le discours des candidats pendant les élections présidentielles et suivi les élections législatives sur Twitter, nous proposons aujourd'hui un outil qui est une clé de compréhension du monde. Il s'agit d'une application à mi-chemin entre l'utilisation professionnelle et le grand public". Dans six mois, l'AFP évaluera la popularité de e-diplomacy et se réserve la possibilité de le destiner, en mode payant, à ses clients.
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